A l’occasion d’une question posée par une maman sur le groupe de Maternage et Parentalité Positive en Nord-Pas-de-Calais, je me suis souvenu de ma propre expérience d’allaitement. Le souvenir est un mécanisme de tri pour ne garder que le meilleur (ou le pire). Si bien que je me demandais presque de quoi s’inquiétait cette maman. J’aurais voulu pouvoir la rassurer d’un seul mot.
En y réfléchissant mieux, j’ai moi-même été une jeune maman inquiète. Alors, non seulement je peux comprendre les questionnements et inquiétudes des mamans, mais en plus je suis très heureuse de me consacrer à l’accompagnement des parents et de leurs enfants en tant qu’assistante maternelle. On ne le dira jamais assez, « il faut tout un village pour élever un enfant »…et entourer les parents. Ce n’est pas le phénomène de burn out parental de plus en plus fréquent qui viendra le contredire.
L’allaitement est-il compatible avec la reprise d’une activité professionnelle ? Faudrait-il y mettre fin sous peine d’être épuisée ? Est-ce possible de continuer malgré l’absence de maman durant la journée ou la source va-t-elle inévitablement se tarir ? La réponse se trouve dans l’histoire de chacune, dans les possibilités et les choix de chacune, même si les bienfaits du lait maternel pour l’enfant sont incontestables.
J’ai arrêté d’allaiter Lucien quand il avait 8 mois, sur avis médical. Je couvais Zoé depuis deux mois, je travaillais à temps plein, je prenais ma pause légale de trente minutes pour tirer mon lait au bureau et j’étais é-pui-sée. Quel déchirement cet arrêt brutal. Je sentais que mon fils et moi avions encore besoin de cette relation privilégiée et que sa santé réclamait mon lait. Je me suis promis que la fois suivante ce serait mon enfant qui choisirait la date limite de consommation à la source !
La DLC a expiré il y a 10 ans…et mes enfants ont 13 et 12 ans. Si on fait le calcul, j’ai allaité un bon bout de temps. Et je l’aurais fait encore plus longtemps si Zoé n’avait pas arrêté d’elle-même. Malgré les débuts laborieux et douloureux auxquels je n’étais pas préparée, l’allaitement a été une merveille de santé pour mes enfants. Côté pratique, on n’a pas encore fait mieux que la nature. Côté relation c’est un trésor.
J’ai repris le travail après la naissance de Zoé. Je ne pense pas que c’était l’allaitement qui me fatiguait. C’était plutôt le rythme de jeune maman active à temps plein qui m’usait. Une maman a besoin d’être entourée. Il ne faut surtout pas croire au mirage de wonder woman balaise et autonome sur tous les plans. Pouvoir compter sur un entourage bienveillant, généreux et compréhensif c’est primordial et pourtant pas si évident.
Je souhaite à toutes les mamans de construire autour d’elles un environnement propice à la poursuite de l’allaitement aussi longtemps que leur enfant en aura besoin et qu’elles en auront envie. Pour ma part, je veillerai à faciliter cela aux mamans qui feront appel à moi. Faites-vous confiance car celle qui sait toujours le mieux ce dont son petit a besoin, c’est vous !
Oui! Oui et re-oui!
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